Préparation de la Tamiya TRF416,
montage d'un châssis Exotek et autres,
troisième partie

Edité le 01/06/2010.
Réactualisé le 10/07/2010.
Texte et photos: Georges.
Cliquer sur les photos pour les agrandir.

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Retour à la seconde partie.

Les quelques lignes ci-dessous concernent quelques modifications effectuées sur un Tamiya TRF416 première génération datant de 2008, équipé de la platine supérieure longue de la version World Edition, mais nul doute qu'elles seront valables pour les versions WE et X. Pas toujours très raisonnables ou justifiées eu égard à l'âge de l'ensemble, qui a déjà beaucoup servi et se montre fatigué sur plusieurs points, ces modifications ont néanmoins permis jusqu'à présent de faire rouler ce fantastique châssis qu'est le TRF416 auquel on a fini par s'attacher, repoussant à chaque fois sa mise à la retraite.

Bâti-moteur et support de couronne 3Racing.

Comme déjà écrit dans un volet précédent, le support de couronne d'origine Tamiya prend beucoup de jeu à la longue au niveau des supports de poulie de courroie, et il faut bien l'avouer, l'investissement dans des pièces d'origine pour remettre à neuf cette partie de l'auto, globalement déjà bien fatiguée, ne se justifiait pas forcément.

Découvert dans la gamme 3Racing et vendu à un prix ridiculement bas, l'ensemble bâti-moteur et support de couronne vendu sous la référence 416-02/LB sous la désignation "Motor Mount With Gear Adaptor For 416" s'est avéré être une très bonne suprise, tant d'un point de vue qualité que conception. Si des pièces optionnelles de cette marque achetées il y a quelques années pour une Hot-Bodies Cyclone ne nous avaient honnêtement pas laissé un souvenir impérissable, on doit avouer que la marque hong-kongaise nous surprend en bien récemment.

Les pièces de ce set ne sont pas du tout intercompatibles avec les pièces d'origine, car de conception totalement différente.

Le support de couronne est en effet composé de deux demi-flasques qui acceuillent les roulements, qui ne sont donc plus dans les paliers. Ils enserrent la couronne par quatre vis à tête fraisée.

Les quelques craintes quand au fait que l'ensemble ne tourne pas vraiment rond en raison de l'absence d'éléments de centrage entre les deux demi-flasques (qui existent maintenant cependant semble-t'il sur la touring de la marque, la Sakura Zero) ont été rapidement dissipées, à condition de respecter quelques règles élémentaires.

Tout d'abord, la couronne doit être de qualité (bien moulée ou bien usinée), et le vissage des quatre vis devra se faire progressivement, en respectant le schéma en croix habituel, de façon à ce que les demi-flasques soient bien parallèles entre elles.

Les poulies fournies dans le kit 3Racing sont moulées dans un plastique qui semble d'une qualité légèrement inférieure à celui employé par Tamiya, mais à l'usage, elles se comportent très bien.

Les deux roulements sont inclus également dans le kit, et semblent de qualité fort convenable, juste un peu trop généreusement graissés (mieux vaut trop que pas assez) car l'excédent sortira de ceux-ci lors des premiers runs.

Il est même possible de régler sur une petite plage la hauteur de la couronne, bien vu!

Deux rondelles côniques sont livrées pour centrer le support de couronne.

Comme le jeu latéral du support de couronne est conditionnée par l'épaisseur de la couronne justement, il sera nécessaire de diminuer le jeu avec des rondelles de un ou deux dixièmes de millimètre d'épaisseur. Pas livrées dans le kit, mais à ce prix on ne fera pas trop la fine bouche et de toute façon, tout modéliste qui se respecte a de toute façon cet article dans sa caisse de terrain.

Autre avantage de ce kit, on a moins de scrupules à enlever certaines vis de la platine supérieure pour jouer sur le flex arrière vu que cela n'aura pas d'influence sur le travail des roulements du support de couronne.

L'anodisation respecte le code couleur de Tamiya; la nuance employée n'est pas rigoureusement identique à celle de la marque aux deux étoiles, mais très proche néanmoins. Certaines marques ne font même pas aussi bien au sein d'un même kit.

Le support moteur reprend le point de fixation optionnel du support moteur en bout de celui-ci, mais que personne n'utilise. Néanmoins, si un jour il devient "à la mode", il sera présent.

Par contre, il est possible, que par rapport à la version "X" du TRF416, le moteur soit un peu moins recentré. A vérifier donc si ce bâti-moteur 3Racing reprend la position du moteur des versions initiales et "WE" ou de celle du X.

Un bon investissement donc, car ce kit 3Racing permettra de redonner un bon coup de fraîcheur à un TRF416 à la transmission fatiguée pour un prix très modique.

Châssis "LiPo Spec" Exotek.

Le châssis d'origine ayant bien vécu, le comportement de l'auto commençait à se ressentir. Les châssis en fibres de carbone travaillent beaucoup sur nos autos, surtout les modernes qui jouent beaucoup sur la flexion des matériaux, et vieillissent donc plus ou moins vite. Au mieux, on ressent une certaine molesse dans le comportement (qui peut des fois même être recherchée par les top-drivers - mais ceci est une autre histoire), au pire un comportement vicieux et parfois asymétrique de l'auto (fibres cassées à l'intérieur sans que cela soit perceptible à l'extérieur).

L'auteur de l'article a donc jetté son dévolu sur le châssis "416XL" proposé par l'optionneur américain Exotek, déjà connu pour ses réalisations pour la Hot-Bodies Cyclone et surtout la Team Associated TC5-R.

Plus que l'aspect "LiPo-Spec" qui englobe un peu tout et n'importe quoi, plusieurs points sont intéressants sur ce châssis. Premièrement, il est de 2mm (contre 2.25mm pour celui d'origine), et deuxièmement, sa découpe est presque totalement symétrique, sans découpe pour les accus de type NiXX. Le châssis est sensiblement plus étroit (89 contre 106mm pour celui d'origine), et les découpes pour "retourner" la transmission sont déjà effectuées.

En testant à la main, difficile d'évaluer si ce châssis est plus ou moins rigide que celui d'origine, mais un constat s'impose, il réagit très différemment. Plutôt que de se limiter à des considérations "plus de flex /moins de flex" qui finalement ne traduisent pas réellement tous les phénomènes en jeu, on dira que le châssis Exotek semble moins raide mais plus nerveux que celui d'origine. L'hystérésis au retour de déformation semble très faible - très bon point.

Les découpes et les perçages ne sont pas forcément super propres chez Exotek, comme on peut le voir sur les diverses photos. Mais par contre, et c'est vraiment le plus important, ils semblent justes. C'est rassurant, car il est toujours préférable de faire de la finition que du réajustage. Ce n'est pas vraiment une surprise, les fabricants américains ayant souvent des lacunes au niveau de l'expertise en usinage.

A l'avant, ces deux découpes offrent la possibilité de laisser la poulie d'origine à gauche ou de la mettre à droite. Plutôt que de faire un gros évidement, Exotek a fait deux saignées parallèles. Pas forcément justifié techniquement, mais très élégant! Cela donne un petit cachet sympathique au châssis.

A l'arrière par contre, on trouve un gros évidement; moins raffiné qu'à l'avant, mais la justification technique est probablement le fait qu'apparaissent de plus en plus sur les tourings électriques des différentiels à pignons, à l'encombrement différent des différentiels à billes.

La notice (en anglais uniquement) tient sur une feuille A4 et contient la plupart des informations utiles.

Le kit contient également l'acastillage nécessaire, des pièces en carbone supplémentaires pour supporter l'accu et le centrer, et pour assurer le maintient du servo de direction, mais aussi de la visserie et des rondelles bleues (what else?). La planche d'autocollant sera jugée par certains un peu chiche sans doute.

Le châssis "416 XL" est vendu dans deux versions, une première avec des supports latéraux d'accu en inox (deux faisant chacun 21 grammes), et une seconde avec des supports latéraux en carbone. L'expérience nous ayant appris à nous méfier fortement de ce qui se dit sur les forums, et surtout quelques expériences fort instructives en jouant avec quatre balances de précision nous ont inciter à choisir sans hésitation la seconde version.

Commence donc un travail de préparation. La qualité du carbone étant intrigante - son "coeur" semblant très peu imprégné par la résine, voir même un peu poreux -, les bords ne seront pas cyanolytés, comme le préconise d'ailleurs la notice.

Avec une lame très aiguisée, les éclats de carbone dûs au perçage seront enlevés afin que les pièces, de cellules notamment, reposent bien à plat.

Les passages de courroie seront bien sûr retravaillées à la lime ronde pour adoucir les formes.

L'ensemble des découpes verront leurs bords arrondis.

Si les bords du châssis ne sont pas cyanolytés, ils seront néanmoins arrondis au papier de verre pour tout un tas de raisons. Attention cependant à ne pas trop arrondir certaines parties, comme par exemple celle en contact avec le pare-choc. Comme d'habitude dans ce genre d'opération, toujours réfléchir avant d'agir.

Pour des raisons esthétiques, les bords gris mat seront passés au marqueur indélébile noir afin de donner à l'ensemble un aspect nettement plus sexy.

Et voilà le résultat sur les découpes avant!

Le même traitement sera appliqué, avec plus ou moins d'insistance, sur l'ensemble des pièces en carbone du kit.

En photo ci-contre, la pièce qui permet de régler le positionnement latéral du pack.

La conception des supports de pack permet de monter le pack au scotch armé, la seule et unique façon d'immobiliser sérieusement un pack, sans avoir de découpe dans le châssis qui le fragiliserait. Par contre, leur découpe est franchement faite de travers. Solution, faire un montage à plan, et utiliser la lime et le papier de verre pour tout mettre d'équerre. De plus, les perçages dans le châssis, qui devraient normalement permettrent deux positions du pack dans l'axe du châssis, ne permettent d'insérer aucun des packs essayés. Deux à deux, ils sont vraiment trop rapprochés. Bizarre, mais pas désespéré, ces supports seront respectivement dans leur position axiale la plus éloignée du centre de l'auto, et le positionnement du pack sera ajusté par un bout de mousse rigide.

Premier montage à blanc du servo de direction en suivant les instructions de la notice.

On récupère les supports de servo d'origine, mais leur montage est différent. Il convient dans un premier temps de caler en hauteur le support de gauche avec des rondelles. En photos ci-contre, un premier essai a été fait avec les rondelles entre les deux cales en carbone. Peu satisfaisant.

Les rondelles placées entre le support de gauche et la pièce supérieure en carbone en forme de L donne un résultat mécaniquement satisfaisant. A noter que les vis au niveau du châssis pour fixer cette dernière sont vissés dans celle-ci. Un petit tips au passage, préparer le filet soit avec un taraud, soit avec une vis costaude avec un corps gras sur le filietage (huile, liquide vaiselle, savon, etc.)

Dans sa position la plus intérieure, le support de pack avant bute contre la colonnette droite de direction. Nouveau coup de lime donc.

A gauche, ça passe sans problème.

Cependant, le montage de la notice prévoit un montage avec les courroies dans la position habituelle.

Nous, on veut inverser les courroies, et surtout recentrer le servo. En effet, en observant la charge sur chaque roue de l'auto toute équipée à l'aide de quatre balances, la TRF416, comme bon nombre d'auto de sa génération quand elles sont montées avec un accu LiPo, a plus particulièrement un manque de poids sur la roue avant droite. Mettre du lest donc? Et bien il s'avère que ce n'est pas franchement probant sur les balances. Par contre, recentrer des masses comme le servo, et le reste de l'électronique au maximum a des effets sur les balances bien plus intéressants!

Le montage d'origine est de plus pas franchement convaincant, le servo bouge beaucoup trop.

Ce montage, vu sur un forum nord-américain bien connu, permet certes de recentrer le servo dans le cas de courroies inversées, mais est dans les faits totalement inutilisables, le servo bougeant beaucoup trop.

Une solution très satisfaisante, et employée en compétition, serait d'employer une fixation au double-face. Dans cette configuration, la qualité du double-face est déterminante, car il doit être relativement fin et costaud. La photo ci-contre sert juste à l'illustration du propos, le double-face utilisé étant trop épais.

La solution retenue finalement sera de repercer la pièce en L et sa cale en carbone pour les recentrer de 7.5mm, ce qui permet de reprendre le perçage du châssis d'origine pour fixer le servo au centre. Les supports de servo voient leur place inversée. Il est donc possible de réutiliser la pièce de support de servo en L, ou alors en racheter une autre plus conventionnelle.

La biellette d'origine reliant le servo à la direction n'est plus utilisable, il faudra la remplacer par une plus courte.

Le pack sera en utilisation calé avec un rectangle de mousse suffisament rigide, mais juste de la bonne épaisseur pour ne pas coincé le pack et générer du tweak.

Point méconnu de beaucoup, la répartition du poids d'un pack LiPo n'est pas du tout symétrique. Il y a moins de poids côté prises. Le côté où se trouve les prises ont donc une influence notable sur le comportement de l'auto.

En photo ci-contre, la position retenue par l'auteur de l'article après quelques essais en extérieur.

Un petit morceau de scotch Kapton sera appliqué sur la platine supérieure au niveau de la prise, on n'est jamais trop prudent.

Une photo regroupant le bâti-moteur et le support de couronne 3Racing et le châssis Exotek.

On voit bien sur la photo ci-contre l'étroitesse du châssis et le pack qui déborde sur la droite. En réalité il ne bouge pas réellement par rapport à un châssis d'origine sur lequel on aurait inversé les courroies.

Pour le faire sur un châssis d'origine, rien de plus simple. Il suffit d'agrandir à la Dremel l'évidemment avant pour passer la poulie avant et de confectionner des pièces pour éviter que le pack ne frotte contre la courroie. Il est également possible de recentrer le servo sans rien repercer ni acheter en inversant les supports de servo, mis à part une biellette de servo plus courte, mais une vis sans tête fera parfaitement l'affaire.

Comme écrit plus haut, les supports de pack seront montés sur les positions les plus éloignées offertes par le châssis, à l'avant comme à l'arrière.

Et le pack calé par un bout de mousse ferme.

Avec un châssis aussi étroit, il faut garder à l'esprit que le moteur sera bien sûr plus exposé. Prudence donc.

Le récepteur et le contrôleur seront montés le plus à l'intérieur possible du châssis. Cela est bien profitable pour le comportement de l'auto que de lester ou d'éloigner le pack de manière inconsidérée du côté droit.

Encore une vue de dessous montrant le servo recentrée dont le corps dépasse à peine du châssis.

Evidemment, impossible d'utiliser la roue-libre d'origine avec les courroies inversées pour des raisons bien évidentes.

Avec son châssis Exotek, la Tamiya TRF416 a certes fière allure, mais qu'en est-il du comportement sur la piste? Et bien, il est assez différent du châssis (certes fatigué) d'origine. Pas de comparaison détaillé donc, mais le châssis a retrouvé son mordant, voir même en a beaucoup gagné. Le châssis avec les réglages de l'auteur est particulièrement vif, se place là où l'on souhaite, et ça, sans être vicieux, avec beaucoup de corner-speed. Un régal! D'autres pilotes l'ayant essayé lui ont trouvé trop de directivité autour du neutre (la marque de fabrique du rédacteur de l'article), mais après un petit temps d'accoutumence, ont rapidement fait d'excellents temps.

Si l'impression au montage était un peu mitigée, sur la piste, les doutes ont été rapidement dissipés. Le résultat est vraiment enthousiasment, et quand l'auto va bien et quand le pilote s'amuse, les temps tombent plus facilement. Seul réserve à l'usage cependant, la fixation du pack avec ces supports pour lequel il n'est pas complètement aisé de mettre en place le scotch armé - mais rien de réellement disuasif eu égard aux qualités intrinsèques de ce châssis.

Deux inconnues cependant.
La première est la durée de vie d'un tel châssis. En effet, il faut garder à l'esprit que ce châssis ne fait "que" deux millimètres d'épaisseur. C'est à la fois son point fort et son point faible. Il vieillira donc forcément plus vite qu'un châssis plus épais, et ce même si on ne tape pas.
La seconde est le positionnement par rapport à la concurrence. Ce châssis a en effet été acheté début 2010 et depuis l'offre s'est étoffée. Smokem a ainsi sorti un châssis "LiPo Spec", mais fort différent, tant d'un point de vue flex que dessin. Il permet par exemple d'acceuillir les packs à bossages sous le dessous, ce que ne permet pas l'Exotek (à moins de les poncer, ce qui n'est pas possible sur tous les packs LiPo). Et la fixation se fait complètement par le scotch armé, sans support. Un nouveau châssis avec plus de découpes pour plus de flex est d'ailleurs prévu par Smokem pour mi-2010. Tamiya prévoit aussi de sortir son propre châssis LiPo, encore différent (contrairement à ce qu'on peut lire parfois) du Smokem et de l'Exotek.

Supports de triangles du Tamiya TA05.

Il est possible d'employer les supports de triangles du TA05 comme fixation avant des triangles arrières et fixation arrière des triangles avants. Le châssis d'origine comme l'Exotek ont les perçages adéquats pour les recevoir. L'intérêt? Pratique, esthétique, et puis mécaniquement plus satisfaisant, surtout à l'avant. Ensuite, le flex est modifié.

Flasques de poulie de différentiel RC-Devil.

Appréciés en Allemagne et en Suisse, ces flasques du fabriquant allemand RC-Devil ne sont pas de simples flaques autocollants, mais des flasques rigides clipsables qui sont non pas moulés, mais usinés dans du polycarbonate (ce qui expliquent leur prix). A l'usage, un excellent investissement.