Vintage Race:
Pro10 World Championship,
19-24/07/1994,
Tamiya Race-Way Sonneberg, Germany

Edité le 24/05/2007.
Réactualisé le 12/07/2014.
Textes et photos de Georges.

Préambule.

Les photos de ce reportage ont été faite à l'époque par un appareil de piètre qualité. Associée à l'étape de scannage, leur qualité s'avère donc assez médiocre. Cependant, elles ne sont jamais parues auparavant. Cet article se veut donc sans prétention et il est possible que certains faits rapportés ici divergent de ce qui avait été écrit à l'époque dans la presse spécialisée.

Introduction.

La semaine précédent ce championnat du monde Pro10 s'était déroulée les championnats du monde 1/12° piste à Laigneville, en France. Ceux-ci avait vu la consécration du jeune David Spaschett, qui à 18 ans, devenait champion du monde de la catégorie. C'était une des première fois qu'un pilote européen s'imposait à un tel niveau dans une catégorie électrique, qui plus est avec du matériel de fabrication européenne, châssis et moteur Corally, accus Team Orion et variateur HEL (marque qui s'est depuis mutée en GM Racing). David Spaschett montait sur le podium, suivi de Joel "Magic" Johnson et Masami Hirosaka.

Le championnat du monde Pro10 se déroulait donc une semaine plus tard, à plus de 800km de Laigneville, à Sonneberg, en Allemagne. A l'heure actuelle, les championnats du monde en catégorie piste électrique se déroulent sur un même lieu (à l'image des championnats 2006 en Touring et 1/12° à Collegno, Italie).

Sonneberg est situé en ex-R.D.A., le mur de Berlin étant tombé peu de temps auparavant, en 1989. En 1992, la firme Dickie-Tamiya choisit de s'y implanter et fait construire le complexe "RaceWay Sonneberg" dédié à l'automodélisme. Le club MSC, qui fêtait ses 20 ans, organisait l'évènement.

La piste.

La piste avait un développé de 239m pour 4m de large, et le sens de rotation était horaire. Le tracé était relativement "simple", en apparence seulement, car les erreurs de pilotage, même dans les finales "hautes", n'étaient pas rares.

Les infrastructures étaient superbes, avec un immense podium et de grands stands couverts en bois, avec terasses pour les spectateurs.

La chaleur lors des deux derniers jours de course était atroce, tout comme les prix des boissons et l'acceuil à la buvette. Ceci contrastait étonnament avec Sonneberg, où le prix des restaurants et des hôtels étaient très raisonnables, et le personnel extrêmement serviable et sympathique.

Technique châssis.

Yokomo.

A tout seigneur, tout honneur, commençons par le champion du monde. Le seul pilote japonais présent, Masami Hirosaka, était venu avec un prototype, la YRX-10. La version commerciale qui suivra sera quelque peu différente, mais les grandes lignes resteront.

Comme Trinity avec son Evolution 10, championne du monde de la catégorie l'année précédente, le pack est en long. Mais la comparaison s'arrête là. Le châssis, en fibre de carbone, est doublé d'une platine dans la même matière, rigidifié par plusieurs petites colonnettes en aluminium. Le train arrière est assez original, avec un "U" en époxy articulé sur des rotules remontant assez loin le long du pack. Le pod arrière est amorti par deux amortisseurs montés en "V" très classiques. Le train avant est aussi original et est à chasse auto-variable.

Sur la piste l'auto se montrait très efficace, et semblait particulièrement vive (comme souvent avec Masami Hirosaka).

Team Associated.

Les Associated RC10L étaient majoritaires ici et étaient généralement très bien préparées. Certains doublaient le châssis à l'avant, ou ajoutaient des renforts sur le train avant. Beaucoup teintaient les pièces en nylon blanc, le plus souvent en noir. Un pilote américain roulait avec un châssis moulé Technacraft. Celle en photo ci-contre avait adopté un train avant d'origine Trinity.

Corally.

Le team Corally, tout auréolé de son fraichement acquis titre de champion du monde en piste 1/12°, roulait sur des SP10V, qui se distinguaient des SP10G par un train arrière spécifique. Alors que celui-ci ne faisait guère l'unanimité à l'époque en 1/12° au bénéfice de la SP12GII, celui-ci semblait avoir la confiance des pilotes en Pro10. Pas mal de choses semblaient avoir été testées ici, notamment des pièces de châssis de différentes épaisseurs.

Trinity

Le team champion du monde la fois précédente n'avait pas fait le déplacement, alimentant ainsi les conversations. Aucune voiture n'était visible ici

Hyperdrive

Deux Hyperdrive, dont une aux mains d'un pilote suisse, étaient présents. Ce châssis, qui avait la réputation d'être sous-vireur à l'époque, n'était pas à son aise ici.

Autres.

On pouvait voir quelques voitures mixant des solutions et des pièces de différentes marques, ou de conception plus personnelle.

Quelques pilotes des pays de l'Est avaient fait le déplacement. Ceux-ci disposant de très peu de moyens, financiers, logistiques et techniques, sont venus avec des voitures avec de nombreuses pièces artisanales. Ils possédaient des packs en stick de marque inconnue qu'ils abondonneront rapidement pour de plus classiques. En tout cas, beaucoup de persévérance de la part de ces pilotes qui n'avaient pas perdu le sourire à l'issue de cette course.

Technique moteurs.

Sachant que les manches ne duraient que 4 minutes, les moteurs avaient des bobinages impressionnant pour l'époque, autour de 11 tours.

Ci-contre en photo, des moteurs Corally avec une magnifique tête en aluminium, très similaire à celle que l'on retrouve sur les actuels Yokomo T4 et T6.

Technique accus

La très grande majorité des pilotes avaient optée pour les Sanyo 1700 SCR SP, au détriment des Panasonic 1700. Pour assurer l'autonomie, beaucoup utilisèrent un micro-pack de réception.

Technique carrosserie

Les carrosseries les plus répandues étaient les Nissan de Protoform, Andy's et Team Associated.

Certains pilotes testaient également des appendices aérodynamiques, comme des mini-ailerons à l'avant, ou comme sur la photo ci-contre, des diffuseurs à l'arrière.

Technique pneus et traitement.

En matière de pneus, on trouvait de nombreuses marques (TRC, Jaco, Ellegi, Associated, Corally, etc.) dans de nombreuses variantes. Plus d'unanimité par contre dans les stands qui fleuraient bons les produits à base de salicylate de méthyle (Paragon, Trinity ZipGrip, etc.). Certains utilisaient de la crème solaire pour rendre plus constant l'effet du Paragon.

People.

Mike Reedy, le célèbre motoriste.

Masaaki Hirosaka, le père et mécano de Masami.

Jürgen Lauterbachen, boss de LRP.

Josh Cyrul, au second plan sur cette photo.

Masami Hirosaka, dit l'"extra-terrestre", qui gratifiera le public présent le samedi soir d'une démonstration de pilotage... avec les pieds!

Dans les stands:

La course.

La lutte en qualification sera rude entre Masami Hirosaka et David Spaschett, mais au final, le pilote japonais décrochera la pôle de justesse devant le pilote anglais. Barry Baker est troisième, et est suivi de Josh Cyrul, Jon Orr, Martin Fliessbach, Oscar Jansen, Ralph Helbing, Reto König et Kevin Jelich. Le malheureux onzième sera Erik Jonk. A remarquer que presque tous ces nom sont encore dans le circuit en 2007.

Lors de la première finale, Masami Hirosaka part en tête tranquillement et le restera, David Spaschett s'étant fait accroché par Barry Baker. Jon Orr en profite pour accrocher la seconde place.

A la seconde finale, Hirosaka a un problème technique et doit stopper. Spaschett remporte donc cette manche, suivi de Fliessbach, Orr et Jansen.

La troisième manche voit Hirosaka partir en tête, suivi de très près par Spaschett, qui malgré ses tentatives, n'arrivera pas à passer le pilote japonais. L'américain Jon Orr finira troisième.

Au final, Masami Hirosaka remporte ces championnats du monde, David Spaschett est second et Jon Orr troisième.

A noter lors des finales deux écoles de pilotage pour les deux premiers. Pour Masami Hirosaka, un mélange de douceur et de violence, douceur dans les passages délicats et/ou plus glissants, violence dans certaines phases d'accélération et dans certains virages. Le pilotage de David Spaschett, quant à lui, était fluide partout, très coulé.

En savoir plus:

Textes et photos de Georges.