Vintage: Yokomo YR-F2 Special (1996),
deuxième partie.

Edité le 19/09/2020.
Réactualisé le 19/09/2020.
Texte et photos: Georges.

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Cette Yokomo YR-F2, la deuxième faisant l'objet d'une présentation sur ce site, a été photographiée lors de la quatrième manche des GeMC Series 2020. Son pilote l'avait spécialement remonté pour l'occasion et a participer à la compétition au volant de celle-ci en catégorie Traction /FWD!

La Yokomo YR-F2, sortie en 1996, a marqué les esprits de toute une génération de modélistes. Outre le fait qu'il s'agissait d'une traction, alors que, d'un point de vue historique, la catégorie Touring 1/10° électrique n'en était qu'à ses balbutiements, elle faisait preuve d'une audace technique rare pour un produit destiné au grand public. En effet, les modèles à traction avant étaient plutôt rares et destinés au loisir. Yokomo lâcha dans la nature une traction avant très typée compétition, avec des solutions techniques osées mais pertinentes pour la catégorie.

La version présentée ci-dessous en photos est la version haut-de-gamme, dite "Special" ou "SP". Une version simplifiée, avec un châssis en composite fibres de verre-époxy et sans amortisseurs hydrauliques, a également été commercialisée. Beaucoup de légendes circulent au sujet de cette auto. Tout d'abord, il se dit que cette auto est très rare et s'est peu vendue. Il est vrai que le produit était plutôt destiné à un marché de niche, mais il semblerait que son succès commercial ait été sous-estimé. Il s'agissait en effet d'une auto conçue comme une auto de compétition, mais avec très peu de compétitions officielles organisées. Toujours est-il que sur le marché de l'occasion, elles se font assez rares, et sont souvent en mauvais état et à des prix assez élevés. Des kits non montés sont parfois proposés à des prix stratosphériques sur les sites d'enchères, mais quant à savoir s'ils trouvent preneur à ces prix, c'est une autre histoire. Ensuite, beaucoup de spéculations ont été faites sur ses performances. Et il est vrai que cette auto marchait extrêmement fort pour son époque, même mieux que certaines autos à quatre roues motrices de l'époque. Certaines courses à l'époque toléraient à l'époque les pneus à picots sur moquette, et avec son poids plume et sa moindre consommation d'électrons, la Yokomo YRF-2 était une véritable arme de guerre. Avec des pneus slicks toutefois, les lois de la physique étant immuables, elle restait néanmoins à la peine niveau motricité comme toutes les tractions, même si extrêmement performante.

La Yokomo YR-F2 possède bons nombres de spécificités techniques très intéressantes, et ceci même avec un regard actuel.

Paradoxalement pour une traction, commençons pour le train arrière. Il repose sur une suspension à bras tirés. Ces bras, en carbone, sont très longs, et leurs amortisseurs respectifs sont montés parallèlement au châssis grâce à une colonnette de renvoi. Un système de carrossage actif est également présent à l'arrière. En effet, la biellette de carrossage d'un côté est ancrée sur le bras du côté opposé.

Le pack de propulsion est disposé longitudinalement, et le châssis est naturellement en fibres de carbone tout comme la platine supérieure large à la découpe très évasée.

Le moteur est monté est position avant, en porte-à-faux, mais sans exagération. La transmission est des plus directes, une courroie assez large mais courte, reliant la poulie monté sur l'axe de la couronne au différentiel, à billes selon le standard de l'époque. Le différentiel, les cardans articulés tout comme les ensembles triangles, étriers et porte-fusées de direction ainsi que la direction sont puisés dans la banque d'organes que constitue la famille des YR-4. Cependant, pièces communes ne signifient pas cinématiques de suspension commune. En effet, les triangles avants sont reliés par des biellettes à une plaque en carbone articulée qui fait à la fois office de barre antiroulis (pas totale, mais assez raide) et de renvois vers les amortisseurs.

Les amortisseurs hydrauliques sont de petit diamètre, une mode qui a sévi durant une brève période au Japon, vite abandonnée. On pensait en effet que le gain de poids sur les masses non-suspendus et global sur l'auto compenserait la dégradation de la composante hydraulique des amortisseurs causée par le moindre volume d'huile. Mais la pratique a démontré que c'était le contraire sur la plupart des circuits. Et surtout ils n'étaient pas vraiment constants dans le temps et leur remplissage était délicat. Obtenir quatre amortisseurs identiques relevait de l'exploit. Mais ils participent par leur finesse et leur anodisation rouge au look incomparable de cet engin.

Pour l'anecdote, le feu et regretté magazine Auto8 avait présenté dans un numéro d'avril avec un photomontage montrant une hypothétique futur Yokomo YR-F2 en version quatre roues motrices. Dommage que ce n'eut été qu'un poisson d'avril, car le résultat était des plus intéressant!

Pour revenir à l'auto en photos ci-dessous, celle-ci n'a pas déméritée lors de cette course malgré le manque d'essais préalables. Selon son pilote, elle se montre agréable à conduire. Sur ses performances pures, il est difficile de se prononcer par rapport à la concurrence actuelle. Toutefois, hormis le différentiel à billes qui devra être préparé aux petits oignons pour tenir les motorisations actuelles et les cardans à surveiller, il n'y a pas de raisons que cette Yokomo ne puisse rouler et même performer en compétition. Certes, les petits amortisseurs et la suspension avant sont un peu datés, mais on se prend à rêver d'une version d'une version réactualisée de la YR-F2, avec une suspension avant modernisée et une transmission renforcée. Et devinez quoi, certains l'ont déjà fait! Sur cette vidéo Youtube (d'origine coréenne sauf erreur), à 4min30, on peut voir (trop rapidement et pas assez en détails malheureusement) une magnifique traction de réalisation personnelle reprenant les solutions techniques de la Yokomo YR-F2. La fin de la vidéo la montre en action sur un circuit, et, s'il est parfois hasardeux de juger les performances d'une auto sur la base d'une vidéo, elle semble loin d'être ridicule... Si jamais cela pouvait donner des idées à Yokomo, qui n'a pas encore de traction à son catalogue... Pour l'anecdote, on peut voir encore dans cette vidéo une Yokomo BD7 2015 équipée d'un kit de conversion traction / FWD de l'optionneur Spice.

PS: un grand à Michel pour la mise à disposition de l'auto pour une séance photos!

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Texte et photos: Georges.