Vintage: HPI Racing Super F1

Edité le 01/06/2014.
Réactualisé le 27/03/2017.
Texte et photos: Georges.

Un peu d'histoire...

Si HPI Racing existe officiellement depuis 1986, leur premier kit complet, la "Super F1" ne sortira qu'en 1994. En effet, auparavant, HPI Racing était plus particulièrement spécialisé dans les accessoires et les pièces optionnelles jusqu'à cette date. Masami Hirosaka gagnera par exemple les Chamionnats du Monde en 1987 avec un moteur de leur gamme "Uno".

A ne pas confondre avec la "Formula Ten", à la carrière commerciale très courte (sortie aux environs de 2009) et victime d'une conception peu judicieuse, la "Super F1" est officiellement le premier kit complet de HPI Racing. Résolument orienté vers la compétition, sa conception, datant d'une vingtaine d'années maintenant, n'a rien à envier aux productions plus actuelles. La "Super F1" enfantera tout une gamme de Pan Car, dont la célèbre "Road Star RS10G", qu'on espère vous présenter également prochainement, et la "Street Machine". La fameuse "RS4", la première Touring Car de HPI Racing, suivra en 1995.

La HPI Racing "Super F1" présentée en photos ci-dessous est la version "Graphite", une version avec un châssis en fibres de verre étant également présente au catalogue. Elle a notamment beaucoup roulée en Championnat de France aux mains d'un autre pilote bien plus rapide que moi, avec une toute autre carrosserie et d'autres ailerons avant et arrière.

La "Super F1" repose donc sur un superbe châssis de 3.2mm d'épaisseur, d'une étonnante rigidité malgré la faible largeur et ses découpes. Elle comprend de nombreuses pièces compatibles avec les autres productions américaines en matière de Pan Car, à savoir les paliers droite et gauche du pod, l'axe arrière et ses moyeux, etc. Une bonne visserie et l'ensemble des roulements sont d'ailleurs en taille impériale. Les roues sont au standard Pro 10, incompatibles avec les productions Tamiya par exemple. La compatibilité Tamiya se situe sur d'autres points, comme les ailerons, le train avant, le bac d'accus, etc.

La batterie se monte en position transversale grâce à un élégant système de bac. Une position longitudinale de la batterie serait tout-à-fait envisageable sans grand effort. D'ailleurs certains pilotes avaient testé cette position à l'époque.

Le montage du servo et le choix de ce dernier ne sont peut-être pas des plus judicieux eu égard aux tendances actuelles, mais pour l'étagère, ce sera amplement suffisant. Il était possible de monter un servo de plus forte taille debout sur la tranche, après avoir coupé ses pattes de fixation.

La suspension arrière est la caractéristique principale de cette auto et la spécificité des Pan Car de la marque à cette époque. Point de Té ou de biellettes ici, mais un système à trois rotules, une première centrale liant le châssis à une pièce intermédiaire associée à des guides verticaux en translation pour assurer une articulation droite-gauche du pod, et deux autres rotules reliant cette pièce intermédiaire au pod arrière, pour assurer une articulation avant-arrière du pod. L'amortissement axial est assuré par un amortisseur hydraulique, tandis que l'amortissement latéral étant assuré par deux ressorts ainsi que par le système à disques en pression (qui influe également sur l'amortissement axial dans une moindre mesure). Ce système à disques était fort répendu à cette époque, en Pan Car 1/10° et 1/12°.

Une barre surmontant les deux ressorts permet d'assurer à la fois le réglage en compression de ces ressorts et celui du tweak.

On peut voir sur la dernière photo de cette série qu'un film "Teflon" autocollant a été placé sur la zone de friction de ces disques. Il était également possible de placer entre les disques et la platine supérieure du pod un film de graisse pour assurer une sensation "hydraulique".

Ce système n'est peut-être pas vraiment traduisible en mots de façon totalement limpide, c'est pourquoi quelques photos telles que celles ci-dessous valent mieux qu'un long discours.

On retrouvera ce type de suspension sur d'autres châssis de la marque, comme sur les différentes versions de la "Road Star", sur la "Street Machine" et sur leurs 1/12°, mais également sur la Hara Hammer (voir le reportage sur les championnats du monde 2006 sur ce même site) et plus récemment sur les productions Alien Racing dans une version modifiée.

D'aucuns pourraient se demander pourquoi ce type de suspension n'a pas été repris plus largement. Il a l'avantage d'être relativement compact et d'autoriser bon nombre de réglages, mais il peut effrayer car il est quelque peu complexe, nécessite de bons ajustements à la fabrication, comporte de nombreuses pièces et nécessite de bons matériaux au niveau des surfaces de glissement, ce qui signifie qu'il est donc bien plus coûteux à fabriquer qu'un train arrière plus traditionnel. De plus, mal fabriqué, mal monté ou mal entretenu, il peut gripper en charge et ruiner les performances de l'auto.

La suspension avant n'est pas montée comme le préconise la notice du kit. En effet, ici, la suspension est classiquement assurée au niveau des fusées de direction par des petits ressorts (rouges). D'origine, ils se logent du côté du châssis, au niveau de la rondelle cuvette bleue sur la dernière photo de cette série. Une rotule était logé dans le triangle inférieur avant, possédant un axe orienté vers le bas, et destiné à passer dans une patte reliée au châssis. Par-dessus cette patte, on montait le ressort et on le bloquait sur l'axe de la rotule avec un circlips. Vu le bras de levier, le ressort était extrêmement dur et particulièrement difficile à monter. Et une fois monté, le circlips avait bien du mal à rester en place... En fait, une bonne partie de la suspension était assurée par la souplesse du bras inférieur avec cette configuration.

Ci-dessous, le bras inférieur est purement et simplement boulonné sur la patte et seule la fusée bouge, du moins théoriquement.

Le train avant est probablement compatible avec les productions Tamiya, car le sont les fixations des ailerons avants et arrières.

La carrosserie et les ailerons avants et arrières sont d'origine Tamiya et sont eux aussi vintage, puisqu'il s'agit d'une Ferrari F310 de 1996 (réf. 50722 pour les afficionados de la marque aux deux étoiles). Les plus vieux d'entre vous reconnaitront également les supports de carrosserie Corally si caractéristiques à l'arrière.

En conclusion, une bien belle auto qu'il serait tentant de faire rouler. Cependant, ce serait délicat, car c'est une auto qui a, malgré les apparences, beaucoup roulée, et les plastiques sont vieillissants, voir fendus à certains endroits. Les pièces étant très délicates à trouver, c'est donc un risque que je ne vais pas prendre, à regret.

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Texte et photos: Georges.